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	Français
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	GET, GNU et PureSource se rencontrent
	Christian Bac et Eric Lallet représentent le GET, Loïc Dachary
	le projet GNU et Jean-Pierre Laisné parle au nom de PureSource. Il
	s'agissait essentiellement pour GNU et GET d'apprendre à connaître
	PureSource et vice versa. 
	Loïc Dachary
	 Je m'excuse d'avoir vexé Jean-Pierre Laisné par mon mail sur
	le travail coopératif.
	Jean-Pierre Laisné 
	 Il faut constituer un noyau dur avant de discuter en
	général. Pour l'instant ce que je vois c'est que deux ou trois
	entités françaises qui veulent faire quelque chose. Avant
	d'amener le débat publiquement, il faut se mettre d'accord
	entre nous.
	Eric Lallet
	 Expose INT-Evry, ses liens avec le GET.
	
	Christian Bac
	 Expose le serveur libre de l'ENST Bretagne. Nous voulons
	la faire progresser et vient tout naturellement le problème
	d'intercommunication entre les plates-formes.
	Eric Lallet
	 La nécessité de différents logiciels gérant les
	plates-formes d'hébergement est un fait. Nous devons en tenir
	compte et agir en conséquence.
	Jean-Pierre Laisné
	 J'ai rencontré Renaud ???? qui travaille dans une société
	orientée vers le temps-réel. En raison de son appartenance à
	ce domaine particulier l'interface SourceForge lui paraissait
	limitée. Il cherchait un environnement plus modulaire. Cela
	rejoint ce que je cherche dans les plates-formes d'hébergement.
	Christian Bac
	 Nous avons rencontré Loïc à l'occasion des journées du
	libre à Brest. Il faut distinguer le logiciel et
	l'interface. Le site SourceForge est trop centripète. Sa
	tendance hégémonique doit être contrebalancée. Pour ce faire
	nous fabriquons des sites variés ou, comme Loïc, des répliquas.
	Jean-Pierre Laisné
	 En effet, quid de la disparition de VA ? C'est un système
	trop hégémonique. Les gens de SourceForge étaient présents à
	Bruxelles pour IST, ils ont un problème de revenu car ils sont
	liés à l'activité de VA et cherchent par conséquent à
	diversifier leurs sources de financement.
	Christian Bac
	 Mon sentiment est que les plates-formes sont pour la
	collectivité et donc la collectivité (au sens gouvernements,
	collectivités locales) doit s'engager. Il faut que nous ayons
	des financements publics. C'est une idée que nous poursuivons.
	Jean-Pierre Laisné
	 Le gros avantage de SourceForge c'est que cela existe
	déjà. Cependant l'évolution qu'ils proposent en interne c'est :
	devenez miroir. Pas autre chose.
	Christian Bac
	 Nous voulons aussi former nos élèves à ces outils assez
	tôt. D'où notre intérêt et notre volonté de
	continuer. La plate-forme coopérative pour le développement
	logiciel (PeCoVall) poursuit cet objectif.
	Jean-Pierre Laisné
	 Jean Michel Dall???? (jury RNTL) et Alcôve participent à
	un projet RNTL, PeCoVall est-il lié à cela ? Nicolas Julien
	(ENSTB) est aussi impliqué. C'est un projet sur l'économie du
	Logiciel Libre et c'est annexe mais il existe cependant des
	liens.
	Christian Bac
	 Nous sommes plus sur l'aspect technique. Un objectif de
	PeCoVall est d'instrumenter l'usage que les étudiants en font
	pour avoir des informations sociologiques et apprendre quel est
	le comportement des développeurs. M N'Guyen s'y intéresse au
	département sociologie.
	Jean-Pierre Laisné
	 Qu'est-ce que vous attendez d'un projet coopératif ?
	
	Christian Bac
	 Nous avons un projet avec différentes sections qui se
	recoupent avec d'autres projets. Donc nous souhaitons
	coopérer. Pour l'institution c'est aussi pour montrer que
	l'institution s'engage vis à vis du libre, notre direction
	scientifique nous soutient. Elle met une certaine pression,
	et le lancement de PeCoVall durant un an doit se
	poursuivre pour faire vivre cette collaboration et que cela
	s'insère dans le milieu français et européen. C'est aussi pour
	cela que je suis intéressé par PureSource. Il faut que nous
	dialoguions. Quels points communs avons-nous ?
	Loïc Dachary
	 Présente l'historique de Savannah, la démarche initiale
	vers SourceForge pour trouver un terrain de coopération, la
	résolution des problèmes de brevets (RSA) et licences non
	libres (MySQL). Insiste sur l'aspect réparti des intervenants
	gravitant autour de Savannah (développeur en France, au Portugal,
	machine aux États-Unis) et la méthode totalement coopérative de
	la maintenance, du développement et du financement.
	
	Jean-Pierre Laisné
	 Je tiens à mettre des dates parce que les choses mettent
	beaucoup plus de temps que prévu. Le temps n'est pas un facteur qui
	joue en faveur du libre aujourd'hui. Tous les projet qui sont
	liés au libre prennent plus de temps. Il n'y a pas l'adoption
	du modèle à 2 ou 5 ans.
	Christian Bac
	 Il y a un certain engouement au début mais aujourd'hui
	c'est plus difficile.  La réponse du non libre se fait
	sentir. Il y a deux ans nous étions plus tranquilles, les
	acteurs hostiles au Logiciel Libre n'y voyaient pas un danger.
	Jean-Pierre Laisné
	 Aujourd'hui la contre-alternative au libre se
	présente. La vision du marché est là pour durer mais cette
	durée est à étaler sur plusieurs années. Notre position est à
	la fois une position d'avenir mais fragile. C'est dans cet
	esprit que j'ai travaillé au projet PureSource. Pour pérenniser
	un développement qui ne doit pas revenir en arrière. Depuis 93
	je travaille avec du Linux et je constate un grand
	progrès. Mais à partir de 2001 cela va prendre du temps et
	nous ne pouvons pas compter sur des résultats à court
	terme. Nous devons donc fournir une
	infrastructure. J'étendrais ce besoin à l'industrie du logiciel en
	général, au lieu de la réduire à celle du Logiciel Libre.
	Cette réflexion est intéressante. 
	 J'ai travaillé avec un certain nombre d'institutionnels
	qui sont très intéressés par les notions de composants et de
	développement coopératifs. Tout le monde a constaté que le
	développement libre apporte de vrais développements de qualité
	et solide, durant les dernières 15 années la preuve en a été
	apportée : par exemple le compilateur GCC. Ce phénomène n'est
	pas franco-français. Dans ce sens le libre a quelque chose à
	dire à l'industrie du logiciel en général. Mais il y a aussi
	des gens qui pensent différemment. Nous sommes historiquement
	dans un cadre ou beaucoup d'activisme a été fait, d'où notre
	contact avec le RNTL. Au départ PureSource vient de l'idée
	qu'il y a besoin de diversité parce que nous ne développons pas
	tous la même chose. Cela intéresse les entreprises et
	associations comme création de richesse. L'entreprise pour moi
	c'est de la TPE aux grands groupes. J'imagine qu'un outil
	comme SourceForge peut être utilisé en Afrique pour faire de
	l'interconnexion de gens développant du logiciel comme en Inde
	ou ailleurs. On peut imaginer que des entreprises l'utilisent
	aussi pour leurs besoins internes. Il faut fournir un
	environnement de développement collaboratif, la destination du
	site est secondaire.
	 Il faut étendre la notion d'ouverture aux
	utilisateurs. On constate aujourd'hui qu'on dialogue bien
	entre linuxiens, entre techniciens, mais pas vers
	l'extérieur. C'est difficile, depuis 5 ans je constate que
	PME, associations ou ministres, ont des préoccupations qui leur
	sont propres.  Que ce soit libre ou pas ils s'en moquent, ce
	qu'il faut c'est répondre à leurs besoins. Il faut identifier
	les produits. Les gens sont consuméristes et acheter du
	gratuit ils ne savent pas faire, ça bloque. Une des ambitions de
	PureSource est d'ajouter un étage utilisateur qui présente, à
	des métiers, des outils qui correspondent à leurs besoins. On
	commence donc à pouvoir parler métier et composant. Et on
	arrive à des notions de framework, d'objet métier qui
	intéressent tout le monde aujourd'hui. Le framework Internet à
	l'école, ma pharmacie, gestion d'association. Cela permet
	d'identifier des trous et donc de constater qu'il manque un
	Logiciel Libre pour compléter le tableau.  Quelque chose qui
	entre en compétition directe avec Sage et SAARI n'existe
	pas. Il faut une plate-forme anti angélique. On entre dans les
	métiers, cela intéresse tout le monde ILOG, école, AFUL,
	UNESCO. On entre dans une logique de fabrication de
	framework. C'est très ambitieux mais, si nous avons du temps,
	c'est possible. Cela rentre dans la logique de groupes
	industriels et associations. L'Internet a le W3C, qu'est-ce
	qu'a le libre ?
	 Par exemple est-ce qu'un médecin peut utiliser Linux et
	rien que Linux ?  Oui s'il est très patient. Et c'est là-dessus
	que Microsoft réagit (sur les points de vente).
	 Le projet PureSource a démarré il y a un an avec
	Alcôve. Nous avons livré un manuel. Nous avons examiné
	SourceForge en analysant les spécifications, le code. Le code
	est très spécifique pour des raisons d'entreprise. Une chose
	significative qui m'a fait freiner c'est que pour changer le
	logo il faut modifier des dizaines de fichiers.
	Loïc Dachary
	 L'apport méthodologique de SourceForge au monde du libre
	et la création d'un consensus sur cette méthodologie sont les
	deux points essentiels apportés par SourceForge. Le code et
	sa qualité sont des points mineurs.
	Jean-Pierre Laisné
	 PureSource sera un package Debian. Il faut pouvoir
	l'installer facilement.  Et on pourra ajouter des modules qui
	permettent d'éditer des spécifications, de faire de la documentation,
	etc. Les principes de réplication doivent fonctionner. Il faut
	un serveur LDAP, il faut répartir. Il faut aussi travailler
	sur l'authentification. Aujourd'hui il n'y a pas de certitude,
	tout est fait par simple mot de passe.
	 PureSource, il y a un an d'actions pour trouver les
	acteurs que cela intéresse et les budgets. Si on a déposé un
	projet au RNTL c'est à la demande expresse de Gérard
	Ouquerol????. Donc nous avons un budget en cours. Il faut que
	cela soit finalisé. J'ai repéré quelques pointeurs au niveau
	Européen.
	 Avec France Telecom à Grenoble nous avons étudié leur
	utilisation de SourceForge. Un projet tel que PureSource ne se
	fera pas sur une seule entité. Nous cherchons à susciter des
	envies de collaboration.
	 Pas de code pour l'instant, nous identifions des
	partenaires et des ressources (RNTL) en vue d'améliorer les
	choses (faire financer l'internationalisation par les projets
	Européens par exemple). Le nerf de la guerre est nécessaire
	pour ce type de projet. Aujourd'hui Bernard Lang et moi-même
	prospectons. Le projet PureSource disposera de ressources humaines
	mais pour l'instant il n'y a que nous deux.
	Loïc Dachary
	 La méthode de croissance de la communauté et des projets
	logiciels libre fonctionne différemment. Il n'y a pas de source
	de financement unique ce qui rend les projets de logiciels libres
	très résistants aux fluctuations économiques. Il me semble
	qu'un projet coopératif disposant de financements serait plus
	pérenne en s'inscrivant dans des projets existants qui
	disposent eux aussi de sources de financement. Cela éviterait
	de tomber dans le même travers que SourceForge : réunir les
	ressources dans une seule entité.
	
	Jean-Pierre Laisné
	 Si l'industrie Linux continue à boire la tasse cela
	discréditera le libre et les bons contacts. Il faut chercher
	des financements pour contrer cela.  Un problème du libre
	c'est qu'il ne livre jamais à temps et c'est un argument qui
	est retourné au mouvement du libre.
	Loïc Dachary
	
	 C'est une confusion fréquente de la part des acteurs qui
	veulent considérer le mouvement du Logiciel Libre comme une 
	entreprise alors que ce n'en est pas une. Si un acteur veut une 
	date de livraison sur des logiciels libres il faut qu'il s'adresse
	à une entreprise qui produit du Logiciel Libre.
	Christian Bac
	 Il n'est pas prudent de dépendre du mouvement du libre, il
	faut s'adresser à des entreprises qui font du libre si on a des 
	délais à tenir.
	
	Loïc Dachary
	 Les plates-formes d'hébergement doivent être envisagées
	comme des projets coopératifs dès le début, c'est
	indispensable. Par exemple TuxFamily, le projet d'hébergement
	de projets libres (logiciels ou associatifs) géré de façon
	coopérative dès le début. C'est une initiative qui est très
	vivante et regroupe une force de travail appréciable. Cela
	existe aujourd'hui en France (matériel et développeurs) et les
	projets hébergés sont essentiellement fait par des français.
	
	Jean-Pierre Laisné
	 Il y a quelque chose de magique dans la coopération. On
	peut collaborer sur la première release des spécifications mais il faut
	présenter un projet fait par un noyau dur. Sans quoi je crains
	que le projet parte en vrille. Il faut faire le tour des gens
	qui ont réellement intéressés.
	Loïc Dachary & Jean-Pierre Laisné 
	 Débat un peu long à résumer sur l'attitude qui consiste
	  à travailler d'emblée de façon publique.
	
	Christian Bac
	 Expose quelque points sur LSM et l'organisation de la 
	session concernant les plates-formes d'hébergement.
	
	Loïc Dachary
	 Je suggère d'inviter TuxFamily (Christian note l'adresse 
	d'Igor Genibel). Ils ont un existant auquel aucun de nos projets ne
	peut prétendre aujourd'hui. Je préférerais même ne pas parler
	de Savannah pour que TuxFamily ait la parole étant donné que 
	Roland Mas présentera aussi SourceForge.
	
	 À noter: lorsqu'il est fait mention par Jean-Pierre
	Laisné de Linux il s'agit en l'occurrence du système
	d'exploitation GNU/Linux et non du noyau. Je n'ai pas
	corrigé cette ambiguïté car Jean-Pierre Laisné tient à la
	maintenir et qu'il s'agit dans ce compte-rendu d'être aussi
	fidèle que possible sur les propos tenus et l'esprit de
	chacun.
	
	Loïc Dachary
	
      
      
    Mis à jour :
    
    $Date: 2003-02-28 16:16:22 +0100 (Fri, 28 Feb 2003) $ $Author: loic $